[Nuits d'émeutes à Bron, Vaulx-en-Velin, Rillieux et...

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRPT2880 03
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 18 x 24 cm (épr.)
historique L'important dispositif mis en place par la police dans les banlieues lyonnaises n'a pas permis d'éviter les exactions du week-end (15-17 avril 1994). Confrontées à des petits groupes d'individus, très mobiles, et encore plus déterminés, prenant la forme de véritables commandos, les forces de l'ordre n'ont pu que limiter les dégâts, évitant un embrasement général. Car à la différence des émeutes qu'avaient connues Vaulx-en-Velin en 1990 ou Les Minguettes en 1981, rares ont été les affrontements directs avec la police. Mais surtout, les actions sont restées, jusqu'à présent, le fait de groupes isolés d'individus. Ce qui ne retranche rien toutefois à la violence gratuite perpétrée deux nuits consécutives dans les banlieues lyonnaises. [...] Alors que la police concentrait ses forces à Vaulx-en-Velin, notamment pour protéger les interventions des pompiers pris pour cible, et où l'enchaînement des événements donnait à penser que se préparaient des actions de plus grande envergure, c'est vers Bron que se sont déportés les incidents. Alors que les pompiers venaient à bout des dernières flammes du gymnase vaudais où près de 500 mètres carrés ont été détruits, la rue Guillermin, dans le quartier de Terraillon, connaissait à son tour l'agitation : abribus cassés, voitures en feu au milieu de la chaussée et vitrines de magasins brisées. Là encore, hormis quelques brefs affrontements à l'arrivée des premiers équipages, les policiers n'ont trouvé aucune résistance en face d'eux. Tant à Bron qu'à Vaulx, cette première nuit de violences à suscité de nombreuses réactions d'indignation. Maurice Charrier a qualifié "d'acte criminel" l'incendie du gymnase. "Tout porte à croire que ces groupes choisissent les opportunités qui découlent de la désespérance des banlieues pour déstabiliser les institutions", estime le maire de Vaulx-en-Velin, qui a très fermement réagi après la première nuit de violences qui a touché sa ville. Si personne n'a osé faire l'amalgame entre les incidents du week-end et l'accident mortel de voiture survenu dans la nuit de mercredi à jeudi à Bron, la section communiste de Vaulx-en-Velin l'a fait. Son secrétaire, Waldeck Marignan, réclamant même que l'enquête menée "montre les responsabilités des forces de police dans le terrible accident qui a coûté la vie à trois jeunes". Samedi matin, à Bron, rancoeur et dégoût se lisaient sur le visage des habitants du quartier de Terraillon qui avaient du mal à s'expliquer pour quelle raison des commerçants appréciés dans ce quartier sensible, avaient vu leur établissement pris pour cible par les casseurs. Un indice qui laissait penser que ces derniers n'étaient peut-être pas tous des habitants du quartier. Un premier gymnase avait brûlé vendredi soir à Vaulx, un second a été la proie des flammes dans la nuit de samedi à dimanche. A Bron cette fois. De manière plus déterminée encore et qui n'a pas laissé place à l'improvisation. Les casseurs ont attendu une partie de la nuit que soit allégé le dispositif policier pour sévir, en jetant successivement deux voitures volées pour enfoncer les portes du gymnase Jean-Moulin, rue Youri-Gagarine, dans le quartier de Terraillon, avant d'enflammer le tout vers 2 heures du matin, mobilisant quatre compagnies de sapeurs-pompiers pour venir à bout du sinistre. Au petit jour, il ne restait plus qu'un amas de structures métalliques et la carcasse de la voiture au milieu. Et la colère du maire, Jean-Jacques Queyranne [...] Source : "A Bron, Vaulx-en-Velin, Rillieux et Villeurbanne : flambée de violence dans les banlieues" / Frédéric Poignard in Lyon Figaro, 18 avril 1994, p.1-2.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous les cotes : FIGRP06714 à FIGRP06716. Autre exemplaire du tirage sous la cote : FIGRPT0435.
note bibliographique "Une nouvelle délinquance" / Marie-Anne Maire in Lyon Figaro, 18 avril 1994, p.2. - "Nouveaux rodéo tragique" / Frédéric Poignard in Lyon Figaro, 20 avril 1994, p.1.

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